Un tour de magie
Un profil comme Lorenz ne rêve pas vraiment de se retrouver à la tête d’une grande entreprise de plus de 50 collaborateurs. Pour lui, l’excitation vient plutôt du lancement d’une nouvelle entreprise. Analyser le potentiel, contribuer à la fondation... et parfois aussi voir qu’un projet peut d’un coup se développer de manière exponentielle, presque comme par magie.
« C’est ce qu’on appelle les ‘Growth Hacking Moments’, ces instants où on entrevoit une croissance exponentielle. Parfois, après un certain temps (et beaucoup de travail), vous vous retrouvez d’un coup lancé dans un certain pays, potentiellement avec des millions d’utilisateurs. Ou vous voyez soudainement des partenariats spontanés se développer, ce qui rend votre entreprise beaucoup plus grande... Ça s’apparente presque à un tour de magie. Et c’est vrai que ça donne un fameux rush ! »
Vous voyez une erreur fréquente pour les starters ?
« Un piège classique, c’est le manque de concentration, quand on s’éparpille en s’occupant de trop de choses à la fois. Emprunter cinq voies en même temps. Il ne faut pas hésiter à se limiter à une seule voie, et à se tenir à cette vision. Et s’il apparaît que ce n’était pas la bonne voie, vous pouvez toujours changer après un moment. »
Y a-t-il à vos yeux une compétence surestimée pour un starter ?
(Après un bon moment de réflexion) « Je pense plutôt que de nombreux aspects de l’entrepreneuriat sont sous-estimés ! Il faut travailler dur, montrer beaucoup de persévérance et de flexibilité, et bien réaliser qu’il y aura toujours des hauts et des bas. Il faut aussi renoncer à beaucoup de choses. Cela ne doit absolument pas vous décourager de vous lancer, mais il faut réaliser les divers aspects qui font partie du processus. »
Lorenz, mentor de start-ups, a quelques conseils avisés pour ceux qui pensent se lancer. Prêt pour le compte à rebours ?
Sur quoi devrait-on être plus transparents, pour les entrepreneurs débutants ?
« C’est le prolongement de la question précédente : il faut réaliser que l’entrepreneuriat n’est pas pour tout le monde. Malheureusement. Mais si tout le monde devenait d’un coup entrepreneur, cela pourrait déraper. Dans la pratique, il faut souvent en faire l’expérience avant de voir si c’est quelque chose pour vous ou non. Diriger une grande entreprise, ce n’est pas mon truc. Mais vous ne me verrez pas non plus dans un rôle de salarié. L’entrepreneuriat est quelque chose de très personnel. »
Quelle est votre ‘North Star’ à vous ?
« Je peux parler de ce qui me rend heureux, et donc ce que je recherche. C’est lorsqu’on commence à vous recommander spontanément à quelqu’un : ‘Vous devriez en parler à ... !’ Cela peut déboucher sur de nouveaux clients ou partenaires, mais aussi de nouveaux collaborateurs qui viennent sur le conseil des membres de votre propre personnel. Cet effet de publicité de bouche-à-oreille est vraiment super. Et ça reste toujours génial, tout le temps qu’on continue à entreprendre ! »
Quel est votre meilleur conseil pour un jeune entrepreneur ?
« Lorsque vous vous lancez dans une nouvelle affaire, il faut faire des recherches approfondies et parler à beaucoup de gens. Je vois parfois que des starters se montrent très secrets, parce qu’ils ont vraiment peur de parler de leurs projets. Il faut surmonter cette peur, et demander beaucoup de conseils. Faites-vous aider par d’autres personnes. Un autre conseil que je donne souvent : attendez d’avoir votre premier client pour vraiment fonder l’entreprise. Au moment où vous envoyez votre première facture, vous pouvez vous lancer. Attendre jusque-là permet d’éviter des frais inutiles. »
La leçon de Lorenz en bref
Focus! Gardez une vision claire, et restez sur une seule voie.
Réalisez que l’entrepreneuriat représente beaucoup de travail, ce qui demande de la persévérance et de la flexibilité.
Réalisez aussi que ce n’est pas fait pour tout le monde.
Discutez de vos projets avec beaucoup de monde, et faites-vous aider.
Attendez d’avoir un client pour vous lancer !
