Le vent en poupe
Filip Van Doninck (31 ans) va bientôt devenir père pour la première fois. Il a néanmoins déjà été l’un des pères fondateurs de Payflip en 2020, avec deux partenaires. Une start-up à succès qui n’a pas encore atteint ses limites : Filip de Payflip (Qu’y a-t-il dans un nom ?) en parle volontiers.
Quelles sont les compétences (très) surestimées, pour un starter ?
« Créer des fichiers Excel, peut-être ? (Rires) Aucune compétence n’est surestimée. Mais l’adaptabilité est très importante, pour un fondateur et entrepreneur. Vous devez être en mesure de vous adapter très vite au changement. Et cela reste vrai, même cinq ans après. Il faut être capable de faire face aux hauts et aux bas, tout le temps. L’adaptabilité, cette capacité de montrer la flexibilité nécessaire pour s’adapter, est une qualité nécessaire pour chaque étape d’un ‘voyage d’entrepreneur’. Parce qu’on fait des erreurs en permanence. Et ce n’est pas grave, tant que vous les rectifiez vite. »
Votre voyage d’entrepreneur commence dès le lancement, dans les starting-blocks. Prêt pour le compte à rebours ?
Pour un starter, y a-t-il un moment qui vous a fait un effet particulier ?
« J’ai une photo de nous trois, cofondateurs, avec un de nos premiers employés. C’était vraiment un moment spécial. Aujourd’hui, nous sommes quarante, avec une majorité de profils actifs dans la vente, l’ingénierie et l’aide à la clientèle. Et il y en aura peut-être d’autres (rires). »
Vous arrive-t-il de voir des choses dans d’autres entreprises qui vous impressionnent ?
« Bien sûr. Il y a énormément de start-ups cool et inspirantes en Belgique. Pour enchaîner sur la question précédente, ce n’est pas un seul moment qui fait ou défait votre entreprise. Je vois des entreprises qui travaillent constamment au développement de leur activité. Elles sont là, sur le terrain, pour mettre en permanence leur entreprise en avant. Une telle approche est marquante, pour moi. »
Qu’auriez-vous aimé savoir avant de créer votre entreprise ?
« La question n’est pas facile. On ne peut pas savoir ce que c’est que de créer une entreprise, impossible d’y être totalement préparé. En tant que fondateurs, nous nous sommes un peu dit : ‘Allons-y, on verra bien ce que ça donne’. Et ce dont on ne parle pas assez ? Le fait qu’il faut parfois passer des nuits à travailler. Et que l’entrepreneuriat implique quand même des responsabilités. Encore tout récemment, il y a eu un débat au Wintercircus de Gand : la question était de savoir si les start-ups ne devraient pas avoir plus de grind culture, pour être prêtes pour un travail acharné qui occupe en permanence. Ça a aussi un gros impact sur l’entourage. Sans une partenaire qui me soutient pleinement dans mes projets, je n’y arriverais pas. »
Sur quoi se concentre votre vision d’avenir ?
« Avec Payflip, nous voulons devenir la plateforme de rémunération de référence ! Avec ma fonction de responsable du volet opérationnel, ma mission personnelle est de faire en sorte d’avoir le meilleur environnement de travail qui soit pour nos équipes. Avec 100 collaborateurs à l’avenir ? C’est possible. Je garde moi-même une marge de croissance et d’amélioration. Ça s’entend que je viens de terminer les évaluations de performance, non ? (Rires) Mais le développement personnel est nécessaire, car tout change très vite dans une entreprise en pleine croissance, comme Payflip. Il faut se redécouvrir en permanence, faire peau neuve. C’est nécessaire, mais pas toujours évident. ‘Quelle est ma valeur ajoutée personnelle ?’ C’est une question qu’il faut constamment se poser. C’est une réflexion sur soi, qui peut parfois entraîner de l’incertitude. Mais c’est la meilleure base pour se développer, soi-même et son entreprise ! »
Quelle est votre ‘North Star’ à vous ?
« Créer de nouvelles choses, je dirais. Je m’ennuie assez vite, en fait. Être et rester créatif me permet de rester concentré et motivé ! »
Votre meilleur conseil aux nouveaux entrepreneurs, en bref ?
Foncez ! C’est bien d’en parler sans fin, mais au final, vous devez le FAIRE.
Montrez-vous ! Il faut être très présent, partout. Participer à des événements, être actif sur LinkedIn. Maura l’a très bien fait pour Payflip. Dans le monde des RH, tout le monde la connaît. Ça permet de bâtir sa crédibilité.
Entourez-vous ! Assurez-vous d’avoir une équipe fondatrice sans jeux d’égo, où une confiance aveugle est possible, en plus d’une bonne complémentarité. Et d’expérience, trois est le nombre de fondateurs idéal !
