Ma liberté, mon tattoo d’entrepreneure
Le sentiment de devoir sortir d’excellentes idées à la chaîne peut peser sur un esprit créatif. Ça a été le cas de Laura à ses débuts. Jusqu’à ce qu’elle réalise qu’il n’y a rien de mal à s’inspirer des autres. Depuis lors, elle est beaucoup plus ouverte aux idées extérieures. Et cela n’est qu’une des leçons tirées lors du lancement de son agence et salon de tatouage. L’apprentissage a été bon, mais rude.
Comment avez-vous surmonté les doutes et les revers, au début ?
« Honnêtement ? J’ai beaucoup pleuré et j’ai passé de nombreuses nuits sans fermer l’œil. Mais j’ai la chance d’avoir à mes côtés un partenaire, mon mari Christophe. Lui aussi est entrepreneur et dirige sa propre entreprise prospère, Bike Ghent. Ses conseils et ses astuces m’ont toujours aidée à me relancer, en me répétant de ne pas abandonner et de continuer à avancer. Tout le monde doit apprendre des leçons. Au fil des ans, j’ai développé une carapace, qui m’aide à mieux gérer les choses. »
Laura a aussi cherché et trouvé du soutien auprès de son comptable. Elle recommande d’ailleurs de trouver un comptable avec qui vous avez un très bon contact et à qui il est possible de poser toutes ses questions. Il ne faut pas non plus hésiter à demander des primes ou subsides, car les ressources pour aider les starters sont nombreuses. « Il y a du soutien pour l’entrepreneuriat. Mais c’est à vous de prendre l’initiative d’introduire les demandes nécessaires. »
Le compte à rebours de Laura a donné quelques secondes passionnantes : c’est à découvrir en vidéo !
L’aspect personnel est clairement le fil rouge de l’histoire de Laura. Ainsi, elle voulait créer une entreprise dont elle aimerait elle-même être cliente. Avec ses clients, elle cherche toujours des points de convergence. Avec un objectif clair : avoir des clients qui se sentent vraiment à l’aise et qui repartent heureux d’avoir vécu une belle expérience, du début à la fin.
« Ce qui est parfois vu comme des faiblesses pour un employeur (être trop lente ou trop parler, comme moi (rires)) est maintenant une force. Les clients sont heureux que je prenne le temps, et le fait de papoter les met à l’aise. Je me sens donc plus forte dans mon rôle. »
Quelle évolution du monde des entrepreneurs suivez-vous de plus près ?
« Je suis notamment l’évolution de l’intelligence artificielle dans le processus de conception. Ou certaines de ses applications. Parfois, je vois quelque chose de potentiellement intéressant pour moi. Donc j’ai envie d’en savoir plus. Aujourd’hui, les clients utilisent de plus en plus leur téléphone, pour prendre rendez-vous et toute une série d’autres choses. Mais je résiste un peu à cela, à la technologie qui avance trop vite. Même si j’ai quand même dû m’écarter de mon habitude de tout dessiner à la main, alors que c’est ce que je voulais faire, au début de mon activité. Car si un client demande d’inverser le design ou de le faire deux fois plus grand, je devais tout recommencer. Ça prenait trop de temps et ça n’était pas rentable. Mais pour tout le reste, je cherche toujours à rester aussi personnelle que possible. Donc les rendez-vous se prennent encore en échangeant quelques messages. On fonctionne sans plateforme de réservation, sans assistant IA et sans robot tatoueur. On revient à l’essentiel, à l’humain : c’est entre vous et moi. »
Quel outil, livre ou routine vous est désormais indispensable ?
« J’utilise Procreate au quotidien sur mon iPad, pour dessiner. C’est mon outil de travail. J’essaie aussi de consulter mes e-mails tous les jours pour éviter que mes clients ne doivent attendre trop longtemps. Ça m’aide à garder une vue d’ensemble. Un autre facteur important dans ma vie, la personne qui m’aide à rester sur de bons rails, c’est mon mari. Dès que je dévie un peu de mon plan, il me ramène à mes priorités. »
Quelle est votre 'North Star' à vous ?
« Ma North Star, c’est ma liberté. Ma volonté d’entreprendre vient de la liberté que ça me procure, pas le revenu. La liberté d’être avec ma famille, car nous avons deux petits garçons. La liberté de voyager quand ça me convient, et aussi la liberté de créer ce que je veux. Que ce soient des tatouages, des cartes postales ou d’autres choses. C’est moi qui prend les décisions pour mes créations, et je trace mon propre chemin. »
