Avoir la main dans l’affaire
Entreprendre, c’est bâtir une entreprise, ‘la faire sortir de terre’, comme on dit. Mais tôt ou tard, il faut aussi chercher du personnel. Tout l’art consiste à trouver et conserver la ou les bonnes personnes. Sam D’Huyvetter ne manque pas d’expérience en la matière. En termes de personnel, il a déjà vu passer plus de 150 personnes au cours de sa carrière. Et depuis, une famille soudée s’est constituée.
Quel est votre meilleur conseil pour les entrepreneurs débutants en général ?
« Je pense qu’un concept solide et une vision claire sont très importants, car ce sont des éléments indispensables à la création d’une entreprise. Sans ça, on ne ferait que tâtonner dans le vide. Il faut donc investir un peu plus de temps dans l’élaboration d’un plan et d’un calendrier, en amont. Ça peut clarifier beaucoup de choses, faciliter toute une série d’éléments et même économiser de l’argent à long terme. »
« Suivez votre plan. Et écrivez votre propre histoire. Mais entourez-vous de personnes qui peuvent apporter une valeur ajoutée à votre entreprise. Laissez d’autres profils plus compétents dans leur domaine compenser vos faiblesses. Placez les gens dans leurs points forts et ne les enfermez pas dans un poste ou une fonction. Inversez les choses : créez une fonction pour chaque membre de votre entreprise. Vous verrez un développement plus rapide des profils, par rapport à un environnement trop ‘cadré’. »
Choisir son propre cap : Sam en parle avec une telle passion que vous entendez presque le compte à rebours de votre propre lancement. Découvrez le sien en vidéo !
Quel est l’aspect le plus important dans le profil d’un collaborateur ?
« Avant tout, la passion et la motivation. Si quelqu’un a la volonté de faire de son mieux, cette personne ira bien plus loin qu’un profil qui arrive avec un titre ou l’attente d’un titre. Personne – du sommet à la base de l’organigramme – ne devrait reculer à l’idée d’effectuer n’importe quelle fonction au sein de l’organisation. C’est pareil pour moi. La passion, la motivation et la flexibilité sont donc des piliers importants. »
« Cela pointe un problème : trouver les bonnes personnes. Et les garder une fois qu’on les a trouvées. Nous avons une équipe incroyablement solide qui s’est développée de manière organique. Les personnes qui s’intègrent bien dans la famille y restent aussi longtemps. Au sein de nos propres entreprises, les collaborateurs ont la marge de manœuvre nécessaire pour se développer, de l’espace pour s’exprimer et faire entendre leur voix, et l’opportunité de participer aux décisions. C’est important. C’est mon épouse qui évalue les membres du personnel. Je ne me mêle pas de ça, car ils peuvent ainsi aussi parfois exprimer une plainte par rapport à ce que je ne fais pas bien. Cela m’aide à mieux comprendre comment, en tant qu’entrepreneur, patron et chef, je peux encore mieux répondre aux besoins des personnes autour de moi. »
Recruter des personnes, c’est aussi prendre la mesure de leurs talents. La page consacrée à la gestion des talents ou une formation sur la ‘guerre des talents’ vous aideront certainement à progresser.
Quelle évolution du monde des entrepreneurs suivez-vous de plus près ?
« Personnellement, je suis toujours à la recherche de moyens de numériser certaines opérations. L’Horeca a longtemps été un secteur proche du Far West. Il a ensuite fallu intégrer un mode de travail entièrement officiel. C’est une bonne chose, car cela vous permet de mieux comprendre votre propre entreprise. Vous savez où vous en êtes et où vous allez. »
« Mais comment faire pour donner aux équipes des outils qui facilitent des tâches telles que l’envoi de commandes, le suivi du personnel ou le développement de recettes, avec toutes les données collectées dans une seule grande base de données ? C’est ce questionnement qui nous pousse à développer actuellement une sorte d’application interne où nous centralisons tout cela et où nous pouvons aussi programmer du personnel supplémentaire pour des événements ou des tâches supplémentaires le week-end. »
« Dans ce contexte, je suis les évolutions de l’IA de près. Je remarque par exemple que mes chefs utilisent parfois l’IA par facilité pour rechercher des recettes, et qu’ils ne réfléchissent donc plus par eux-mêmes. À mes yeux, l’IA est un bon outil, mais il faut garder un œil critique par rapport à tout ce qui est lié à l’IA. »
Quelle est votre ‘North Star’ à vous ?
« Ma North Star, c’est mon ambition de bâtir nos établissements Horeca en arrivant à éviter le stress du manque de personnel et des soucis opérationnels. Voilà pourquoi nous organisons un centre de formation et un centre créatif où nous formons des personnes de différentes nationalités afin qu’elles puissent jouer un rôle au sein de nos entreprises. Du plongeur au maître d’hôtel, en passant par le sommelier, le chef de cuisine ou le pâtissier. Nous y travaillons déjà. Les premières bases ont été posées, sur lesquelles nous voulons construire une entreprise durable avec un afflux constant de bons profils motivés qui reçoivent la possibilité de se développer. »
