Heidi, cheffe de production laitière : « Plus de responsabilités, plus de stress au travail »
Vonk Culinary Cheese fabrique notamment du fromage râpé, des petits cubes de fromage pour l’apéritif et des tranches de fromage pour hamburgers. Alors que leur autre entreprise de produits laitiers a connu un démarrage sans accroc il y a cinq ans, le couple connaît un parcours plus houleux pour le lancement de leur site de production. La raison : la recherche constante de bons profils de collaborateurs.
En effet, la crise du coronavirus a conduit certains collaborateurs à se demander s’ils souhaitaient rester dans l’entreprise et à s’interroger sur la suite de leur carrière.
Ils sont lassés de leur travail ou veulent faire autre chose. « Quand on aborde la chose, le sujet "salaire" arrive vite sur le tapis », témoigne Heidi par la suite, lorsque la ligne de production tourne à nouveau normalement.
« Nous suivons l’indexation et donnons parfois des bonus, mais nous expliquons en même temps que chez nous, on travaille dans une petite équipe soudée, avec un travail assez flexible. Nous privilégions un emploi durable, dans une entreprise où tout le monde se connaît bien et où il est facile de reprendre les tâches d’un collègue. »
Contrairement à leurs collègues employés, les travailleurs de l’équipe de production ne peuvent pas aussi facilement rester à la maison lorsqu’ils attendent un réparateur ou doivent aller chez le dentiste.
« Nous avons plus de règles pour nos opérateurs que pour nos employés, ce qui fait que les opérateurs manquent un peu d’autonomie. Nous abordons la chose en leur expliquant bien au préalable notre manière de travailler, et ce qui est important à nos yeux. Avant de commencer comme intérimaire chez nous, on peut faire trois jours d’essai. Nous assurons la formation, mais nous demandons aussi à nos collaborateurs qu’ils apprennent les uns des autres. »
Cela implique des responsabilités que tout le monde ne peut ou ne veut pas porter. Ainsi, un opérateur a récemment jeté l’éponge car il manquait un peu de confiance en lui et ressentait trop de stress. « Dommage », estime Heidi. « C’était un débutant prometteur qui montrait une implication positive. Il n’avait pas le diplôme requis, donc nous lui avons permis de suivre une formation complémentaire. Mais il a continué à éprouver des difficultés avec la pression. »
Bien entendu, il ne s’agit là que d’un exemple pratique dans une entreprise. Les causes du stress au travail et de la diminution du bien-être (jusqu’au décrochage) peuvent être très diverses. Aujourd’hui, nous constatons que la flexibilité (ou le manque de flexibilité), l’équilibre (insuffisant) entre vie professionnelle et vie privée et ce qui est perçu comme un excès de pression pèsent souvent plus lourd que par le passé. Reconnaître les signaux, en parler et prendre des mesures si possible constitue déjà une bonne approche.
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