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Entrepreneurs

De l’idée à la création, je finance mon “co-projet”

Le financement d’un projet de coopérative n’est pas plus complexe que le financement d’un autre projet, mais il présente malgré tout quelques particularités propres aux entreprises coopératives. Petit tour d’horizon des principales possibilités qui s’offrent aux porteurs de projets.

Dernière mise à jour le 16 janvier 2019 par Jérôme Drugeon

Comme tout projet d’entrepreneuriat, Il y a trois conditions préalables pour obtenir un financement :

  • Avoir une bonne idée et des porteurs de projet compétents
  • Rédiger un plan d’affaires clair et réaliste
  • S’investir en tant que porteur de projet : un minimum de capitaux et un maximum de temps.

Mais financer un projet de coopérative est, par la nature du modèle coopératif, un peu particulier. En voici quelques particularités.

Si votre projet ne requiert pas d’importants capitaux, vous pouvez lancer votre projet sur les fonds propres des fondateurs. Dans ce cas et dans un premier temps, votre projet n’est pas ouvert à de nouveaux coopérateurs. Par contre, si vous avez besoin d’un apport en capital pour supporter le lancement de votre projet, vous pouvez faire un appel à l’épargne citoyenne (privé ou public) et bénéficier d’un dispositif financier public spécialement dédié aux coopératives (Brasero).

Appel privé à l’épargne

Il s’agit d’une étape importante dans la vie d’une coopérative. C’est le moment où vous sollicitez l’aide financière de vos proches. Mais dans le cas d’une coopérative, vous ne proposez pas un investissement comme les autres. En effet, vous offrez des parts de votre coopérative aux personnes convaincues par votre projet, ce qui leur donne la possibilité, le cas échéant, de recevoir un dividende comme un actionnaire « classique » (mais le dividende, dans une coopérative, est généralement limité à 6%). Mais surtout, cette part de la coopérative diffère d’une action classique car elle offre aux coopérateurs la possibilité de prendre un rôle actif dans le développement du projet.

En effet, les principes de gouvernance qui régissent les coopératives prévoient que chaque détenteur d’une part peut participer à l’assemblée générale et y faire entendre sa voix. Un des principes souvent appliqués dans les coopératives et celui de « un homme = une voix ». Dans ce système, posséder une part de la coopérative vous donne donc droit de participer concrètement à la vie de la coopérative.

L’appel privé à l’épargne consiste, pour une coopérative, à se procurer une source de financement, en fonds propres (parts de coopérative), auprès d’un public restreint. Si votre coopérative respecte une de ces quatre conditions, vous ne devez faire aucune démarche particulière pour lancer cet appel à l’épargne :

  • S’adresser uniquement à des investisseurs qualifiés
  • Publicité de l’appel à moins de 150 personnes
  • Participation par tranche d’au moins 100.000€ par investisseur
  • Le total de l’appel est inférieur à 100.000€

Appel public à l’ épargne

L’appel public à l’épargne consiste, pour une coopérative, à se procurer une source de financement, en fonds propres (parts de coopérative), auprès du grand public.

Si votre projet requiert une forte mobilisation de capitaux (et d’énergie), vous pouvez aussi faire un appel public à l’épargne en proposant au grand public de participer à votre projet et de le soutenir financièrement en prenant une ou plusieurs parts dans votre coopérative. On retrouve typiquement des appels de ce type sur des projets de coopératives immobilières par exemple. Certaines coopératives peuvent aussi travailler en deux temps en commençant par un appel privé à l’épargne car les capitaux nécessaires à l’amorçage sont limités. Mais une fois le projet lancé, et les premiers succès engrangés, votre coopérative devra croître et se développer.

Il sera alors temps de solliciter l’appel public à l’épargne pour récolter des capitaux plus importants. Mais ce moment est aussi un moment clé pour faire passer votre projet d’un projet à portée limitée vers un projet en pleine croissance. Cet apport de nouveaux coopérateurs sera non seulement important pour le financement de votre croissance mais aussi un élément clé pour le développement de vos activités. Avec l’arrivée de nouveaux coopérateurs, vous aurez de nouveaux ambassadeurs qui chercheront à vous soutenir et à s’impliquer dans votre projet. Car votre projet deviendra aussi le leur.

Mobiliser l’épargne citoyenne, tout un symbole

Cet appel privé ou publique à l’épargne est un signal fort pour la viabilité de votre projet, c’est un levier important pour la suite de votre développement. Convaincre un cercle plus ou moins grand de personnes d’investir et prendre des parts dans votre projet démontre que des gens croient en celui-ci, qu’ils croient en vous, votre produit ou vos services. Ils seront vos premiers clients et vos plus fervents ambassadeurs. Car vos coopérateurs ne sont pas des actionnaires comme les autres. Ils coopèrent en investissant non seulement leur épargne mais aussi leur énergie dans le soutien et le développement du projet.

Ce symbole de viabilité se transforme aussi en levier pour les investisseurs. En effet, après avoir convaincu des dizaines (centaines) de personnes d’investir dans votre projet, il deviendra beaucoup plus simple de convaincre des organismes financiers de financer votre projet.

« Tax shelter » pour les start-ups

S’il vous manque un dernier argument pour convaincre vos candidats coopérateurs indécis, c’est celui-ci : « Si tu investis dans ma coopérative, tu pourras obtenir une déduction d’impôts de 45% sur le montant investi. » En effet, si votre coopérative (hormis les coopératives immobilières) répond à la définition de PME ou de microentreprise, vos coopérateurs investisseurs peuvent bénéficier d’une réduction d’impôts de 45% du montant investi (sur les 250.000 premiers euros investis dans votre projet).


Objectif de cette mesure : mobiliser des capitaux privés pour fournir du capital à risque dans de petites sociétés, y compris les coopératives. Vous devrez néanmoins respecter quelques conditions, comme par exemple le plafond de 250.000€ de capitaux levés et l’obligation, pour le coopérateur, de conserver ses parts pendant 4 ans minimum.

Financement des coopératives :

En Wallonie, Brasero :

Si vous êtes en mesure de convaincre vos coopérateurs d’investir entre 30.000 et 200.000€ dans votre projet, Brasero permet de doubler la mise avec un financement de 200.000€ supplémentaires maximum. Plus d’infos sur www.brasero.org

En région bruxelloise, COOP US:

Même principe que Brasero mais avec un plafond de 150.000€. Plus d’infos sur http://coopus.be/


Jérôme Drugeon
Chargé de la promotion de l’économie coopérative au sein de la Sowecsom

Jérôme DRUGEON est en charge de la promotion de l’économie coopérative au sein de la Sowecsom (groupe SRIW). Durant les prochains mois, il aura à cœur de faire découvrir aux entrepreneurs les avantages de ce modèle économique particulièrement bien adapté aux défis de notre société.
Plus d’infos : www.co-entreprendre.be

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